New Delhi, le 8 octobre 2010
Namaste mes petits chatons !
Cette fois je vous écrit de New Delhi ! Jacqueline en Inde… c’est incroyable, je sais, moi même il m’a fallu quelques heures pour réaliser !
Que je vous raconte un petit peu. Nous sommes parties de Londres Heathrow. C’est grand comme une ville ! Du monde, des magasins et des avions petits et gros pour nous rappeler que nous sommes à l’aéroport. Anne-Gaëlle a râlé car elle ne pouvait pas accéder à internet : un peu de désintoxication lui fera du bien. A chaque contrôle on nous demandait si nous allions aux Commonwealth Games. Comme je ne comprends pas l’anglais, je répondais « Ah bon ? », Anne-Gaëlle m’a ensuite expliqué que ce sont les compétitions sportives qui se déroulent en ce moment à Delhi. Je n’ai pas beaucoup aimé le contrôle en chaussettes mais à part cela je dois dire que je deviens assez calée en aéroport je trouve.
Le vol s’est bien passé. Mes aiguilles à tricoter m’ont un peu manqué mais j’ai pris mon mal en patience en regardant des films sur l’appui-tête en face de moi. J’ai mangé mon premier repas indien dans l’avion. Surprenant mais ma foi… ça change. Entre Toy Story et l’Arnacoeur, avec Anne-Gaëlle, nous nous sommes remémorées comment nous en sommes arrivées là… Tout a débuté au cours de l’été 2009, Anne-Gaëlle était dans son jardin :
JA : Bonjour Anne-Gaëlle ! Alors encore en vacances et toujours à ne rien faire ?
AGJ : Bonjour Jacqueline… Je ne suis pas en train de ne rien faire, je viens juste de finir un super bouquin sur le développement durable !
JA : Le développement durable ! Vous me faites rire les écolos. Voilà encore une bien belle expression que vous avez inventée.
AGJ : Ce n’est pas complètement nouveau, la définition date de 1987. A cette époque il y avait eu une commission mondiale sur l’environnement et le développement et la définition apparaît dans le rapport Brundtland, du nom de l’auteur.
JA : C’est bien joli tout ça, mais à chaque fois c’est pour nous dire qu’on ne fait pas bien les choses, qu’on est des assassins de pandas et qu’il faut faire des efforts pour l’environnement. D’une, je ne vois ce que je peux faire, et de deux, pendant des années, on nous a vanté le progrès et tous ces biens de consommation. Ah non mais vraiment c’était mieux avant ! Mais ne compte pas sur moi pour aller laver mon linge à la rivière !
AGJ : Euh… pourquoi tu parles de pandas ? Et il ne s’agit pas d’aller laver son linge à la rivière ! La définition du développement durable c’est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Ce n’est pas que l’environnement. La définition intègre aussi l’économie et l’humain. En gros, il faut qu’on repense nos secteurs d’activités en prenant en compte l’environnement mais ça ne signifie pas forcément du confort en moins ou une économie ralentie.
JA : Vous êtes mignons les rêveurs ! C’est beau l’idéalisme… mais pas très efficace. Crois-en mon expérience sur le genre humain… ça ne marchera jamais !
AGJ : Mais si justement ! Le livre formidable en question, c’est « 80 hommes pour changer le monde » de Sylvain Darnil et Mathieu Le Roux. Ces deux gars-là sont partis autour du monde en 2003 à la rencontre de personnes qui entreprennent positivement dans le sens du développement durable et ça fonctionne ! Il y a une économie et des emplois à la clé. La démarche est pragmatique tu sais. Je te prête le livre si tu veux, tu vas voir il y a de quoi être optimiste !
JA : Un tour du monde ? Ça alors, vos délires n’ont pas de frontière !
AGJ : Tu sais Jacqueline, dans mon domaine, les algues, il y a aussi plein de chercheurs qui recherchent des solutions pour tous les problèmes que nous avons… Oh mais… Jacqueline… J’ai une idée !
JA : Ouhlala…
AGJ : Je vais faire un tour du monde sur les innovations menées sur les algues dans une optique de développement durable !
JA : Un tour du monde sur les algues ! MAIS QUELLE DROLE D’IDEE !
AGJ : Mais si je t’assure, je ne suis pas spécialiste de toutes les thématiques mais je sais qu’il y a des personnes qui travaillent sur les algues en vue de les utiliser comme source d’énergie ou de nouveaux médicaments, comme moyen de dépollution des eaux, pour nourrir du monde, … C’est parti je vais faire mon sac !
JA : Mais tu ne vas pas partir sur ces inepties ! Tu as dû avoir une insolation ! Ah… je viens de comprendre : tout ça c’est une excuse pour partir encore en vacances !
AGJ : Jacqueline, tu ne me crois pas ? Ben… viens avec moi ! Chiche ?
JA : Quoi ? Un tour du monde à mon âge ? Quoique… ça en boucherait un coin à Ernestine et René ça ! Et puis il doit y avoir de beaux magasins de souvenir sur la route…
AGJ : Attends, je suis sérieuse, si tu viens, il faut que tu m’aides ! On va aller poser directement toutes ces questions aux spécialistes : je filme, tu prends des notes et tu tiens le journal de bord sur internet pour raconter le voyage et donner ton avis ! Chiche ?
JA : Chiche !
Et voilà comment tout a commencé ! Et me voilà dans cet avion en route pour l’Inde ! Mais quelle drôle d’idée sans frontière !